Marcopolis presents the Ivory Coast Report featuring interviews with key executives and government officials. The sectors under review are industry, telecom, banking, capital markets, IT, oil and gas, agriculture, services, transportation, energy and more.
La CGECI (Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire) est une union entre les groupements professionnels, les syndicats et associations professionnelles de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture, régie par le Code du Travail. Elle a pour mission, entre autres de : faire prévaloir la liberté d’entreprise et l’économie de marché ; assurer la cohésion indispensable des membres ; émettre son avis sur toute question à caractère économique et social ; renforcer le dialogue social avec les partenaires sociaux, l’Etat et les partenaires au développement ; représenter et défendre les entreprises adhérentes ainsi que celles adhérentes aux organisations professionnelles membres de la CGECI, notamment auprès des pouvoirs publics et organismes paritaires nationaux, régionaux et internationaux ; apporter à ses membres tous concours et services en vue d’accroître l’efficacité d’ensemble ; et communiquer toute information visant à promouvoir et à développer le secteur privé.
En Côte d’Ivoire, les entreprises locales ne sont souvent pas assez impliquées dans les grands projets initiés ou contractés par le gouvernement. Selon vous, quelles sont les conditions nécessaires à la création de champions nationaux, capables de participer aux grands projets afin que tous les acteurs profitent des retombées ?
J’aimerais tout d’abord rappeler que la Côte d’Ivoire sort de 10 ans de crise politique. Les entreprises qui étaient embryonnaires et commençaient à s’épanouir à l’époque ont presque toutes déposé le bilan après 10 ans d’inactivité. Quelques-unes ont certes survécu mais leur activité n’était pas porteuse de développement économique. Après la crise post-électorale, les dirigeants ont été confrontés au problème du manque d’entreprises locales dans les différents secteurs. Le gouvernement a donc dû jeter de nouvelles bases de développement pour reconstituer le tissu des petites et moyennes entreprises, et a pris des mesures de soutien en faveur des PME. Mais en fonction des secteurs, le critère de taille permettant de déterminer si une société est une PME ou une grande entreprise est différent. Aujourd’hui, il est important pour le secteur privé que le gouvernement se penche davantage sur les grandes entreprises ivoiriennes. En tant que responsable du secteur du BTP, j’ai peine à trouver dix entreprises ivoiriennes ayant les compétences juridiques et techniques suffisantes pour collaborer avec des partenaires internationaux. L’État a lui-même déclaré que la création de « champions nationaux » est un objectif fondamental pour le développement du pays. Mais un champion national ne peut être qu’une grande entreprise, créée avec l’aide de l’État, et capable, au bout d’une dizaine d’années, d’être le porte-drapeau de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Différents aspects sont déterminants dans l’émergence de « champions nationaux ». Notre économie est aujourd’hui entièrement ouverte. Il est cependant nécessaire de protéger ces entreprises quand elles se trouvent encore au stade de développement. Les États-Unis eux-mêmes ont décidé de protéger davantage leur marché intérieur. Notre développement est à mon sens trop récent pour ouvrir complètement notre économie. Cela nuit à nos moyennes entreprises qui ont besoin d’être protégées pour pouvoir atteindre le statut de grande entreprise. Ces sociétés doivent être soutenues par l’État. Dans tous les pays existent des dispositions pour, à la fois, favoriser les entreprises locales et inciter les acteurs internationaux à collaborer avec les locaux. Le transfert de technologies sera un facteur de succès pour la Côte d’Ivoire dans quelques années, en particulier dans le secteur des télécommunications, des industries, des travaux publics et de l’hydraulique. Il est essentiel de mettre en place, dans tous les secteurs, des mesures obligeant la constitution de partenariats entre les grandes entreprises multinationales et les entreprises locales, afin de permettre à ces dernières d’acquérir les compétences technologiques nécessaires pour assurer la maintenance une fois que le partenaire international se sera retiré. L’État réfléchit à cette possibilité et le Patronat Ivoirien dont je fais partie est prêt à lui faire des propositions allant dans ce sens. Selon nous, le soutien de l’État est nécessaire au développement de « champions nationaux » dans tous les secteurs. Nous sommes aujourd’hui volontaires pour contribuer à l’élaboration d’une stratégie favorable à toutes les entreprises de Côte d’Ivoire.