Composé de départements techniques regroupant tous les secteurs de développement, le BNETD a une expertise avérée dans la conduite de projets en matière de conception, d’études et de contrôle dans divers domaines, notamment le bâtiment, les transports, les travaux publics, l’énergie, l’industrie, l’aménagement, l’assainissement, l’hydraulique, l’agriculture, les ressources naturelles et les technologies de l’information et de la communication.
Interview avec Yatié Diomande, Directeur du Centre d'Information Géographique et du Numérique (CIGN) au Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD)
Pour commencer, pourriez-vous nous présenter le Pôle Agriculture, Information Géographique et du Numérique (PAIGN) ?
Le Pôle Agriculture, Information Géographique et du Numérique (PAIGN) s’occupe de trois grands volets : le volet agriculture (vous savez que l’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture) ; le volet information géographique (qui constitue la toile de fonds de toutes les actions de développement) ; et le volet numérique (qui constitue le besoin d’accompagner l’Etat dans la démocratisation de la gouvernance électronique).
Ce pôle comprend le CIGN, qui est le Centre d'Information Géographique et du Numérique. Comme son nom l’indique, le CIGN a deux grandes activités : l’activité information géographique et l’activité TIC. Le CIGN est l’institut national en charge de l’équipement du territoire en cartographie. La cartographie, c’est l’outil indispensable à la réalisation de tous les projets de développement. Cet outil sert à la planification et donne une visibilité à toutes les actions de développement. En plus de la cartographie, le CIGN a un volet TIC qui est la partie informatique du CIGN. Elle implique la réalisation des grands projets, l’accompagnement de l’Etat, ainsi que l’accompagnement des privés dans la réalisation des projets.
Le CNTIG fait aussi de la cartographie. Quelle différence y a-t-il entre les deux structures ?
Le CNTIG est le Comité National de Télédétection et d'Informations Géographique. Ici, vous êtes au Centre d'Information Géographique et du Numérique. L’information géographique a plusieurs dimensions. Il y a la partie production et la partie normalisation. Le CNTIG est un secrétariat qui a en charge l’aspect normalisation.
Parlez-nous plus en détails du volet agriculture, qui constitue l’un des départements de votre pôle.
Le BNETD, en tant que premier conseil de l’Etat de Côte d’Ivoire, conseille l’Etat dans beaucoup de domaines, y compris le domaine agricole. Ce conseil se traduit par la réalisation d’études prospectives, mais aussi d’assistance dans tous les grands projets dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. En plus, dans ce département, avec le CIGN, nous conduisons des activités relatives au foncier rural. La Côte d’Ivoire est engagée aujourd’hui dans l’accès à la propriété foncière. Cet accès à la propriété foncière se fait au niveau rural par l’application de la loi sur le foncier rural. Nous avons des concurrents mais la pluridisciplinarité et le regroupement de toutes les compétences font que nous ne sommes pas inquiets. Nous sommes la seule structure en Afrique subsaharienne qui regroupe autant de compétences en un seul lieu. Par exemple, pour réaliser un projet, vous avez besoin d’un document cartographique. Au BNETD, il y a le CIGN qui est là pour fournir cette information au département agriculture, au département des routes, au département construction, etc. En effet, pour améliorer la productivité et faire des audits informatiques, le CIGN accompagne tous les autres départements du BNETD .
Comment voyez-vous le département dans les trois années à venir ?
Nous envisageons de mettre en place une infrastructure d’études géographique pour accompagner la réalisation du PND. En effet, le Plan National de Développement 2016-2020 va donner naissance à plusieurs grands projets et ces projets ont besoin d’infrastructure géographique pour être réalisés. La sécurisation du pays est aussi un volet très important que nous souhaitons développer. Nous devons apporter un appui à la sécurisation du territoire national à travers la fourniture d’informations qui permette à nos forces de défense et de sécurité de sécuriser le pays. Nous souhaitons travailler aussi sur la délimitation des frontières. C’est un aspect important pour la sécurité et la cohabitation pacifique entre nous et nos voisins. Aujourd’hui, nous sommes en parfaite cohabitation avec nos voisins, mais si on découvre un minerai entre les deux frontières un jour, imaginez ce qui se passera.